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Interview de R. Lécureux 1978


 

 

Le scénariste de Rahan

Monsieur Roger Lécureux, scénariste de Rahan, était interviewé en 1978 par Serge Rosenzweig, a l'occasion du Pif hors série spécial numéro 500.

Pif hs 500, un numéro de légende.

 

 

Au sommaire de ce Pif gadget numéro 500 hors série, 10 ans de bande dessinée :

Mandryka
Gotlib
Crespi
Massimo Mattioli
Hugo Pratt
Poirrier
Greg
Kamb
Tabary
Godard, Mic Delinx
J. Ollivier, R. Marcello
Rmas
Cézard
J. Ollivier, M. Sievre
St Thomas, Fohal
Cézard

R. Lécureux, A. Chéret

Mordillo
Motti d'après C. Arnal

Ailleurs
Gai-luron.. ou la joie de vivre
Nestor se souvient
M. le magicien
Corto Maltèse "samba avec tir fixe"
Horace cheval de l'ouest
Les As
Couik
Totoche
La jungle en folie
Docteur Justice
Pifou
Arthur le fantôme justicier
Le furet
La famille Fohal
Surplouf

La mort de Rahan

Mordillo
Pif

... Du beau monde.


Le Père de Rahan, Roger Lécureux.
(Saison-sans-feuille 1978)

 

La premiére plache de "la mort de Rahan" excetionnellement en noir et blanc.En 1977, Roger Lécureux et André Chéret lâchaient une véritable bombe : la Mort de Rahan ! Cet épisode que nous vous proposons maintenant était l'aboutissement du long cheminement d'une grande série. Roger Lécureux, père de Rahan, de Capitaine Apache, des Pionniers de l'Espérance et de bien d'autres choses encore, nous a raconté l'histoire du fils de Craô. La voici :

 

Serge Rosenzweig :

II y a 10 ans, Pif-Gadget lançait Rahan dès son numéro l. Quelles sont les origines de Rahan ?

Roger Lécureux : Rahan a bien plus de 10 ans. En fait, j'ai créé cette série en 1958 pour les éditions IMA. IMA, c'était des points de collection qu'on trouvait sur certains paquets de nouilles. Ils avaient également une publication et envisageaient d'y faire de la bande dessinée. Les premiers essais de dessins ont été faits par Bastard, le dessinateur d'Yves le Loup. Malheureusement, ces dessins ont disparu et le dessinateur également. En vérité, j'avais envie que ce soit Vaillant qui l'éditè, et j'en avais parlé avec le rédacteur en chef de l'époque, Jean Ollivier, l'auteur de Docteur Justice. Puis cette tentative a été enterrée, comme beaucoup d'autres. Et, en 1967, j'ai proposé à nouveau cette série "Rahan" pour ce que nous appellions alors la "nouvelle formule" et qui devint Pif-Gadget.

Rahan a donc deux fois dix ans ! dans ma tête, tout au moins ! (note du webmestre : 30+10 soit 40 ans en 1999)

Rahan Web :  Le site

S.R. : Pourquoi une série de Préhistoire ?

R.L. : Avant tout, parce que j'avais envie de changer ! J'avais traité du western, du récit de guerre et de résistance et de la science-fiction avec les "Pionniers". Et puis j'avais envie de faire un personnage vraiment solitaire, presque égoïste. Un héros seul, seul jusqu'au désespoir. Imagine cet homme ! II n'avait pas d'arme lui ! Pas de colt ou de rayon laser. Il n'avait que son corps et sa tête…

Et ça, ça me tentait beaucoup !

S.R. : Et son coutelas ?

R.L. : Son coutelas, bien sûr. Mais c'est un autre phénomène. Tous les gosses, toi, moi et les autres, se sont un jour sentis forts face à la nature parce qu’ils avaient un canif en poche. Pas tant à cause du canif lui-même, mais à cause de tout ce qu'on imagine pouvoir fabriquer avec un canif. Le coutelas, c'est pareil ! Seul avec un canif ! Rahan est un solitaire et, nous le savons, la solitude est insupportable. Sa "quête" est donc de rompre avec cette solitude qui le séduit et qui lui pèse.

S.R. : Comment est née la série ?Fin de la premiére aventure

R.L. : L'idée de série proposée en 1967 a été retenue en 1968 lors de l'élaboration de la formule Pif-Gadget, avec d'autres séries comme Docteur Justice par exemple. Mais ça n'a pas été facile. On m'a même dit : "Roger, tu n'iras pas au-delà de six épisodes avec cette idée-là : une fois que "ton Rahan" aura inventé le radeau, il ne pourra plus rien faire avec l'eau !" Cet exemple mis à part, l’ensemble de l'équipe était favorable à la série. Alors il fallait trouver un dessinateur. Les essais de Bastard étant perdus, nous étions, dix ans après, au point zéro ! Ils étaient pourtant magnifiques, en bichromie, au lavis.

D'abord, il y a eu Di Marco. Moi, je militais pour André Chéret qui dessinait Bob Mallard à l’époque après Hidalgo et Boureles.

S.R : Pourquoi André Chéret ?

R.L. : Au début pour une raison toute bête. J'avais vu sur une planche de Bob Mallard, un magnifique dessin d'abeille, un grand dessin de bas de page. Dans Rahan, il devait y avoir beaucoup d'animaux et André faisait des animaux splendides. André Chéret a toujours été un très bon dessinateur. Il a donc fait les essais sur Rahan.

Rahan a même connu une période avant publication où il était brun. En brun, il faisait immanquablement penser à Tarzan, et ça ne m'intéressait pas. Il devint donc blond. De toute façon il fallait qu'il soit ou blond ou brun puisque la bande paraîtrait en noir et blanc !

Puis on démarre, Rahan prend forme et vie. Par contrecoup, il nous communique une part de la force qu'il vient d'acquérir, et de plus en plus je crois en lui. Parce que tu vois, c'est bête à dire, mais j'adore les gosses (note du webmestre : En français de France les gosses désigne les enfants). J’aime raconter des histoires aux gosses. En vérité j'aurais toujours aimé avoir autour de moi dix ou vingt gosses à qui je raconterais des histoires. Pour réaliser ce rêve, je n'ai trouvé qu'un moyen : faire de la bande dessinée ! Et puis, il faut dire une chose : un auteur de BD, c'est l'enfant qui croit le plus à l'histoire qu'il raconte!

S.R. : Tu crois à tes histoires ! on raconte que quand tu écrivais des westerns, tu te chantais la musique tout en écrivant l'épisode. C'est vrai ça ?

R.L. en 1988R.L. : Pas exactement, mais presque : je mimais tout le scénario en l'écrivant. Quand mon héros de western, Sam Billie Bill, dégainait je dégainais avant lui. S'il était touché, j'allais jusqu'à hurler à voix haute en me renversant sur ma chaise : "Haaarg !... les copains, je suis touché !... Ramenez-moi dans mon Montana natal !..." Au début les copains comme René Moreu ou Jean Ollivier étaient étonnés. Mais à la longue, ils s'y sont faits. Et dans la rédaction, plus personne ne levait la tête quand je bruitais la charge d’une troupe d'Indiens et le fracas d’une bataille. Tu sais, je vois tellement la scène dans ma tête quand je l'écris, que je peux avoir en regardant le dessin de grandes déceptions ou de grandes joies. Chéret m'a donné beaucoup de grandes joies.

S.R. : Des Pionniers, de Teddy Ted, de Rahan, de Capitaine Apache, de Sam Billie Bill et des autres, qui est ton préféré ?

R.L. : Tu voudrais que je te dise Rahan ? Non, en vérité je n'ai pas de préféré. Un père ne doit pas en avoir ! Toutes ces séries vivaient dans des genres différents. Je prépare pour Pif une autre série de science-fiction après les Pionniers de l'Espérance et qui s'appelle les Robinsons de la Terre, donc le même genre. C'est évidemment celle-là que je préfère, non pas parce quelle est meilleure, mais parce quelle est à faire ; tandis que les Pionniers c'est fait !

Et puis. Rahan moralise toujours. Il m'échappe un peu, tu sais. Il adopte parfois des attitudes que j'ai toujours critiqué dans la vie, comme cette tendance qu'il a parfois à vouloir "évangéliser" !!

case 1 planche 1 histoire 1S.R. : Si Rahan moralise, c'est parce que tu le lui permets !

R.L. : Je n'aime pas moraliser, mais j'ai envie de donner aux enfants des images de certains comportements dans la vie. Tant pis si ce sont des clichés ! C'est vrai que je souhaite que les hommes soient frères ! C'est vrai que je souhaite qu'on ne méprise pas le plus faible ! Les modes n'ont pas d'importance pour moi ! Ce qui m'intéresse c'est le comportement des hommes : les choses du cœur et de la raison.

S.R. : Pas de préféré donc ! mais, quel est le dessin qui t'a donné les plus grandes joies ?

R.L. : Poïvet m'en donne beaucoup, Chéret aussi, Norma également. Mes grandes joies, c'est quand le dessinateur a compris mon image et qu'il a ajouté sa propre richesse. Imagine Rahan en haut d'un grand arbre, au bord d'un lac par exemple. Ça, c'est l'image et je la vois parfaitement avec le graphisme de Chéret en l'écrivant. La joie c'est quand cette scène se matérialise en dessin, exactement comme ça, mais que dans le lac se reflète un ciel magnifique, et que l'arbre adopte une forme tourmentée parce que le dessinateur a ajouté sa propre vision de l'ambiance de la séquence dramatique qui précède ou qui va suivre, et qu'il la prépare ou la perpétue. Tu comprends ? Chéret, pour ça entre autres, est un excellent dessinateur.

Onoo, un des fleurte de Rahan, c'était bien avant Naouna.  (regardez bien le  décort)S.R. : L'avenir de Rahan, c'est quoi ?

Continuer, d'aventures en aventures, avec une inconnue : rencontrera-t-il une compagne ?...

Dans ma tête, il en a déjà eu plusieurs. Mais c'est difficile de manier un couple dans l'aventure de B.D.

S.R. : Rahan aurait-il pu être une femme ?

Absolument. Quel est "le don de héros" de Rahan ''.Tous les héros ont un don. Quel est celui de Rahan ".Sa faculté d'observation de la nature et des hommes. Ce don-là existe, et n'est en rien la propriété des hommes.

S.R. : Tu l'as pourtant voulu musclé et fort physiquement ?

R.L. : Ouais ! Regarde les athlètes américaines ou soviétiques... La force physique exclusive masculine est bien remise en cause !

S.R. : Mais Rahan est un homme...

R.L. : Pour qu'il soit une femme il aurait fallu que l'auteur le soit également. Techniquement, j'aurais pu en faire une femme. Mais dans de nombreuses situations je me serais trompé obligatoirement...j'aurais triché et ça n'aurait pas été sérieux, pas senti !

"La mort de Rahan"S.R. : "La mort de Rahan" C'était quoi pour toi ? Un gag ?

R.L. : Non. Mais c'est vrai que c'était un gag : je savais, moi, que c'était un gag... j'avais lu la fin ! Bref, c'est un exercice de style. Et puis je voulais aborder le problème de la drogue. Pour cela, il fallait que je change un peu le schéma de la B.D. La drogue, il fallait, dans l'esprit de l'enfant, l’attaquer avec violence. Et quoi de plus violent que la mort de son héros ? La drogue c'est la mort... donc Rahan meurt !

S.R. : Qu'as-tu envie de dire avant tout quand on te questionne sur Rahan ?

R.L. : J'ai envie de dire que je suis fier. Fier d'avoir inventé un nouveau personnage BD. Je ne crois pas me tromper en disant que Rahan est un personnage vraiment original. Sa force à lui c'est l'observation de la nature des hommes ou plus exactement l'application qu'il fait de ses observations. C'est de cela dont je suis fier parce que ce héros connaît le succès.

S.R. : Le succès de Rahan tient-il à cela ?

R.L. : Pas seulement, bien sûr. Le succès de Rahan tient à tous les éléments qui le composent. Mais l'analyse du succès d’une bande dessinée se fait avant tout par rapport à l'histoire quelle raconte. Une bonne histoire, bien illustrée, remporte du succès. Une bonne histoire moyennement illustrée également. Je ne donnerai en exemple que la série Jean et Jeannette illustrée par Souriau vers 1950. Elle a remporté un immense succès parce que l'histoire était vraiment accrochée à l'époque. Une mauvaise histoire, même magnifiquement illustrée, ne peut passer la barre du public. Regarde ce que fait Philippe Druillet, c'est absolument magnifique, mais l'absence de récit le limite dès le départ. Je ne raisonne pas ainsi parce que je suis scénariste. Cette analyse ne résulte pas de mon expérience de scénariste, mais de celle acquise au cours des 10 années où jetais rédacteur en chef de Vaillant... le grand frère de Pif-Gadget. Au fait, bon anniversaire...

Propos recueillis par Serge Rosenzweio ,en 1978, pour le numéro hors série spécial : 10 ANS DE BANDES DESSINEES / PIF-GADGET 500 hors serie Pif hs 500 entiérement en noir et blanc

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